Animaux abandonnés : à nous tous d’être responsables !

chien seul abandonné
animaux abandonnés

100 000 chiens et chats abandonnés chaque année rien qu’en France. 42 000 animaux recueillis par la SPA tous les ans, dont 10 000 pendant l’été. Ce sont les chiffres livrés par la société protectrice des animaux (SPA) elle-même. Cette dernière, sur le terrain, lutte quotidiennement contre ce phénomène. Naturellement, elle combat aussi et avec encore plus de véhémence, l’abandon sauvage. Celui-ci est l’acte illégal de se débarrasser de son animal en le laissant seul quelque part, sans prise en charge.

Face à ce constat alarmant, le moyen le plus efficace pour faire bouger les choses reste la prévention. Et cela s’entend au sens large. L’objet de cet article est de mettre en évidence des points essentiels pour contribuer à la réduction du nombre d’animaux abandonnés.

Le ton parfois direct de ce post n’a pas pour but d’incriminer qui que ce soit. La justice est déjà là pour sanctionner les comportements illégaux. Non, ce texte a pour but de réveiller un maximum de consciences, simplement pour faire respecter la santé et le bien-être de nos animaux de compagnie. Il n’est jamais trop tard pour changer notre rapport à eux, et de ce fait, la manière dont nous les traitons.

Animaux abandonnés : l’indispensable prise de conscience

Pour lutter contre le phénomène de l’abandon et surtout de l’abandon sauvage, la première étape obligatoire est que chacun(e) fasse un effort cognitif et même émotionnel. Celui d’accorder dans son cœur d’humain une considération, et soyons fous, une tendresse, pour celui de l’animal. Ces propos peuvent paraître un peu « guimauve », et pourtant, j’écris en ces termes parce que, si tout le monde faisait ce petit effort, les chose iraient mieux d’elles-mêmes.

L’animal est doué de sensibilité

L’article 515-14 du code civil reconnaît que les animaux sont, je cite, « des êtres vivants doués de sensibilité« . Bien avant lui, le code rural et le code pénal le reconnaissaient déjà. En somme, les lois s’alignent désormais au terrain scientifique. Ce dernier a démontré et clamé depuis longtemps, cette sensibilité animale.

Ainsi, on ne peut plus arguer que la maltraitance, la négligence ou l’abandon ne sont pas si graves, parce ce qu’après tout, « ces bêtes » ne sont pas des humains. Certes elles n’en sont pas, mais on sait maintenant et sans nul doute que la sensibilité n’est pas la propriété exclusive de l’Homme. Oui nous avons, humains, les capacités cérébrales et intellectuelles les plus développées du règne animal. Et oui, les autres espèces ressentent aussi la peur, l’appréhension, le stress, l’enthousiasme, la fatigue, la faim, la soif, ou encore le poids de la solitude.

Le respect du bien-être animal n’entrave pas l’entraide entre humains

Il arrive qu’on entende de parts et d’autres des propos stéréotypés. Vous savez, ceux qui reviennent à dire que puisque beaucoup de personnes vivent dans la rue, au péril de leur vie, il serait indécent ou inapproprié de consacrer des moyens humains et matériels pour venir en aide aux animaux. Je réfute clairement cette analyse. Pourquoi mette en concurrence des fléaux que subissent les humains d’une part, et des fléaux dont sont victimes les animaux d’autres part ? Évidemment que la vie humaine est inestimable et que la préserver dans de bonnes conditions est une priorité absolue. Mais en quoi maltraiter un chien ou bien l’abandonner au beau milieu de nul part, aidera la personne au bout de la rue qui se trouve sans abri ?

Le problème, c’est que des courants de pensée surfant sur des amalgames, crée parfois la confusion. C’est un mythe tout-à-fait infondé que de croire que la lutte en faveur du bien-être animal est concurrente du combat pour la cause humanitaire.

Animaux abandonnés : que dois-je prendre en compte avant d’adopter ?

La question du pourquoi

D’abord, il est capital d’analyser avec honnêteté la raison qui me pousse à vouloir un animal. Est-ce que c’est juste pour faire plaisir aux enfants ? Est-ce que c’est parce que je veux faire surveiller ma maison, mon appartement ? Veux-je adopter un animal juste parce que je craque sur sa petite bouille quand il est bébé ?

Si vous vous retrouvez dans ce genre de cas, votre motivation n’est pas suffisante. Ce n’est pas un jugement, mais une simple mise en garde. Avec le temps, au fur-et-à-mesure que l’animal grandit, puis vieillit, les contraintes risquent d’être trop pesantes pour vous et vous risquer de ne pas bien le vivre. C’est typiquement dans ce genre de situation que l’abandon peut se produire.

Il est donc nécessaire que vous ressentiez une motivation profonde pour vous occuper d’un animal sur le long terme. Mais vous allez voir que l’amour et la volonté profonde d’avoir un chien ou un chat ne sont pas toujours suffisantes pour garantir un risque zéro d’abandon. D’autres éléments sont aussi à prendre en compte.

Animaux abandonnés : être responsable, c’est analyser ma propre situation

J’entends la situation au sens large : personnelle, professionnelle et familiale. Oui je veux vraiment adopter un compagnon à 4 pattes, et je veux m’en occuper comme il se doit, mais est-ce réaliste au vu de ma situation ?

  • Ai-je les ressources financières ?

On ne le dira jamais assez, mais, en plus de l’alimentation, un animal de compagnie peut tomber malade, avoir besoin d’une vaccination, d’une stérilisation ou encore d’un traitement anti-puces. Bref, un tas de raisons qui engendrent des frais. Et malheureusement, beaucoup de personnes en viennent à se débarrasser de leur animal domestique parce qu’ils se rendent compte, après-coup, qu’ils ne peuvent pas assumer la charge financière induite. Alors, bien qu’il ne soit pas nécessaire d’être fortuné pour avoir un animal, il faut néanmoins mettre le budget à plat et être lucide sur notre capacité financière à assumer un chien ou un chat.

  • Mon mode de vie est-il compatible avec la prise en charge d’un animal ?

Là encore, il n’est pas question d’émettre des jugements sur la façon de vivre des uns et des autres. En revanche, si j’ai des habitudes de vie qui font que je ne vois jamais mon animal et/ou que je ne peux finalement pas m’en occuper, à quoi bon en adopter un ?

  • Si je vis avec d’autres personnes, l’animal sera-t-il accepté par l’ensemble de la famille ?

L’environnement familial compte bien entendu dans le choix de recueillir ou non une boule de poils. Si vous pensez que cela créera des conflits démesurés chez vous, c’est un risque certain que vous prenez à recueillir un animal. Il faudrait à minima que le conjoint, la conjointe et/ou les enfants tolèrent la vie en présence d’un ami canin ou félin, selon votre cas.

  • Est-ce que je me sens capable de m’occuper d’un animal sur le long-terme ?

Je ne dis pas que l’on doit être capable de prédire l’avenir, mais nous pouvons prendre un engagement « solennel » envers nous-même et envers notre compagnon. Quel engagement ? Celui de nous efforcer à toujours s’occuper de lui, en dépit des évènements imprévisibles de la vie.

Prenons l’exemple d’une séparation au sein d’un couple. C’est un évènement imprévu et certes douloureux, soulevant évidemment des difficultés la plupart du temps. Au regard de cette situation, certains propriétaires continueront d’apporter à leur animal un confort de vie suffisant. D’autres le négligerons et/ou l’abandonneront.

Autre exemple classique qui grossit le nombre d’animaux abandonnés. Celui du départ en vacances. On adopte un toutou ou un petit chat, et au moment de partir en vacances, on s’aperçoit que finalement, il représente trop de contraintes. Alors on l’abandonne et on en reprend parfois un à la rentrée scolaire. Comme si ces animaux de compagnies étaient des jouets en plastiques interchangeables.

Parfois, le décision d’abandonner son compagnon résulte de problèmes comportementaux, comme l’aboiement excessif chez le chien. Certains propriétaires feront le nécessaire pour remédier à ce problème, ils consulteront un vétérinaire, un comportementaliste canin, etc. D’autres s’en sépareront sans même avoir tenter leur maximum.

Alors la question est simple : êtes-vous prêt à œuvrer pour le bien-être de votre animal même lorsque vous traversez des moments difficiles ? Prendre en charge un animal, c’est s’engager envers lui toute la durée de sa vie, dans la mesure de son possible.

Malgré tout, vous devez vous défaire de votre animal : que faire ?

Que ce soit par manque d’anticipation ou en dépit des précautions pourtant prises, certaines personnes se retrouvent devant la bien triste situation de devoir se défaire de leur animal. Si c’est votre cas, il faut bien sûr faire le nécessaire pour qu’il retrouve de nouveaux maîtres. C’est l’objet de ce qui suit.

Démarchez votre entourage

En première instance, démarchez votre entourage, proche ou lointain, pour savoir si quelqu’un est intéressé par l’adoption de votre animal. Cela peut se faire de vive voix, par le bouche-à-oreille ou même virtuellement. Les réseaux sociaux comme Facebook permettent de diffuser massivement un message et faire connaître votre situation à un grand nombre de personnes grâce au maillage virtuel dont Facebook a le secret.

Tournez-vous vers des structures d’accueil

Si les tentatives précédentes ont échouées et que votre situation ne peut plus attendre, tournez-vous alors vers des structures d’accueil comme la SPA. Celle-ci totalise a elle seule 62 refuges à travers toute la France, ce qui permet à toutes et à tous de pouvoir trouver un centre non loin de chez soi. Soyez alors le plus exhaustif possible en leur donnant un maximum de renseignements sur votre situation et votre animal. Plus ils savent de choses sur lui, plus les chances qu’ils lui retrouvent un nouveau propriétaire seront grandes. Communiquez donc sur son âge, sa santé, son caractère, etc.

Vous l’aurez compris, cette démarche doit être utilisée uniquement en dernier recours, quand vous n’avez plus d’autre solution. Les structures d’accueil sont en effet surchargées et il est a déplorer que tous les animaux abandonnés ne trouvent pas de nouveaux maîtres. Je vous laisse deviner ce qu’il arrive à une partie d’entre eux qui ne parviennent pas à être recasés, du fait de leur âge, leur races, ou leur santé général. Ceci étant, cette démarche reste la seule démarche à effectuer face à l’abandon non légal qui consiste à déposer son animal au milieu de nul part et seul. Rappelons que cet acte est considéré par la loi comme un acte de cruauté et que son auteur s’expose à une peine de 2 années d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

chien couché seul sur la route

Animaux abandonnés, en bref

Si l’on ne devait retenir qu’un bref condensé de cet article, voici l’essentiel. L’animal est un être vivant doué de sensibilité et qui ressent pleinement la souffrance physique ou psychologique qu’on lui afflige. Le meilleur moyen pour enrayer l’abandon de masse est d’adopter un chien ou un chat en toute connaissance de cause. Il faut être honnête vis-à-vis de soi : recueillir un animal ne doit pas résulter d’une lubie ou d’une décision impulsive. Dans le cas où vous vous retrouver dans une situation qui vous paraît inextricable : recourir à l’abandon légal, dans un organisme d’accueil, reste la seule chose à faire. L’abandon sauvage et illégal, lui, est un acte de cruauté au regard même de la législation.

Bien que cet article s’adresse à tout le monde, j’espère surtout qu’il touchera, au moins un petit peu, les (futurs) propriétaires d’animaux qui se sentirons concernés.

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